Pourquoi François Hollande ressort le droit de vote des étrangers
Déj promise par la gauche en 1981, cette proposition n'a quasiment aucune chance d'être adoptée, mais le président donne des gages la gauche de sa majorité.
Ce n'est plus une ficelle, c'est une corde nœuds. Sans même être interrogé sur le sujet et en ayant l'assurance de ne jamais voir sa proposition adoptée par le Congrès, qui nécessite une majorité des trois cinquièmes dont il ne dispose pas, a ressorti, jeudi lors de sa conférence de presse, la question du droit de vote des étrangers aux élections locales. «Je ne veux pas donner l'impression que nous chercherions, avant les municipales, utiliser cette question du droit de vote des étrangers pour entretenir je ne sais quel malentendu», a assuré le chef de l'État. Mais après l'échéance électorale de 2014, «comme il n'y aura plus d'enjeu», un texte «sera soumis au Parlement et le Parlement en fera l'adoption s'il le souhaite», a-t-il annoncé.
Éviter que le débat s'engage trop tôt? Il est relancé immédiatement. La question du droit de vote des étrangers aux élections locales est un fond de commerce pour l'extrême droite, un épouvantail pour l'opposition et une revendication de longue date d'une partie de la gauche. Promesse de campagne du candidat Hollande, elle avait été reportée sine die par le président. Lors de sa première conférence de presse, il avait néanmoins promis de «rechercher une majorité». Qui n'existe toujours pas. Selon les décomptes, il manque une cinquantaine d'élus pour l'atteindre.
Forcer les parlementaires se positionner
Jusqu' présent, deux lignes s'opposaient dans l'entourage du président. D'un côté, les partisans d'un abandon de cette réforme selon qui «rien ne sert d'engager un combat perdu d'avance». De l'autre, ceux qui plaidaient pour présenter tout de même le projet, et imputer l'opposition la responsabilité de son rejet. Mais la perspective de voir la gauche enregistrer un revers aux municipales a emporté la décision.
François Mitterrand l'avait promis (...)